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Lecture : Les heures souterraines - Delphine de Vigan

"Les heures souterraines" plonge le lecteur dans le monde de l'entreprise et dans la ville. Il traite de violence silencieuse, de violence insidieuse. Vous savez, ces petites choses qu'on ne comprend pas ou qui nous font mal mais auxquelles on ne prête d'abord pas trop d'attention, se disant que c'est d'odre anecdotique ou que ça va passer ou juste parce qu'on se voile la face... Et puis les quotidiens se succèdent et on s'enfonce petit à petit... jusqu'à un point de non retour. Le quotidien et le silence détruit l'être.

C'est donc un livre particulièrement sur la violence silencieuse dans l'entreprise, et aussi la façon dont l'entreprise change les personnes au fil du temps. C'est une peinture de l'individualisme. Les personnes se croisent mais ne se regardent pas, ne se préoccuent pas de l'autre, ne sourient pas, se taisent. Et pour donner toute sa force à cette histoire quoi de plus criant que l'image du métro parisien ?

Elle est directrice adjointe d'une grosse boîte, il est médecin urgentiste "ambulant", ils ont la quarantaine et se retrouvent loin de leurs illusions de la trentaine.  Son travail était tout et elle vit maintenant une sournoise descente aux enfers... Il se rend compte qu'il aimera toujours sans retour et qu'il doit mettre fin à sa souffrance, et essaye de reprendre le cours de sa vie, vouée à son travail, à ses patients de passage...

Ils évoluent dans la même ville, se ressemblent, mais se rencontront-ils ?

La voyante lui a dit : le 20 mai, tout va changer ; c'est aujourd'hui, le 20 mai ; elle espère...

Non ça n'a rien à voir avec un roman à l'eau de rose. Ce n'est que souffrance psychologique...